Poésie : À Adolphe Gaïffe

Titre : À Adolphe Gaïffe

Poète : Théodore de Banville (1823-1891)

Recueil : Odelettes (1856).

Jeune homme sans mélancolie,
Blond comme un soleil d'Italie,
Garde bien ta belle folie.

C'est la sagesse ! Aimer le vin,
La beauté, le printemps divin,
Cela suffit. Le reste est vain.

Souris, même au destin sévère !
Et quand revient la primevère,
Jettes-en les fleurs dans ton verre.

Au corps sous la tombe enfermé
Que reste-t-il ? D'avoir aimé
Pendant deux ou trois mois de mai.

« Cherchez les effets et les causes, »
Nous disent les rêveurs moroses.
Des mots ! des mots ! cueillons les roses.

Théodore de Banville.