Poésie : À Hélène de Mecklembourg

Titre : À Hélène de Mecklembourg

Poète : Gérard de Nerval (1808-1855)

Le vieux palais attend la princesse saxonne
Qui des derniers Capets veut sauver les enfants ;
Charlemagne, attentif à ses pas triomphants,
Crie à Napoléon que Charles-Quint pardonne.

Mais deux rois à la grille attendent en personne ;
Quel est le souvenir qui les tient si tremblants
Que l'aïeul aux yeux morts s'en retourne à pas lents,
Dédaignant de frapper ces pêcheurs de couronne ?

Ô Médicis ! les temps seraient-ils accomplis ?
Tes trois fils sont rentrés dans ta robe aux grands plis ;
Mais il en reste un seul qui s'attache à ta mante.

C'est un aiglon tout faible, oublié par hasard ;
Il rapporte la foudre à son père César...
Et c'est lui qui dans l'air amassait la tourmente.

Gérard de Nerval.