Poésie : L'enfant pâle
Titre : L'enfant pâle
Poète : Germain Nouveau (1851-1920)
Recueil : Premiers vers (1872-1878).
C'est la triste feuille morte 
Que le vent d'octobre emporte, 
C'est la lune, au front du jour, 
Que nulle étoile n'escorte, 
Au soleil, c'est mon amour, 
L'enfant plus pâle que blanche : 
Beau fruit mourant sur la branche !
Mais quand la nuit est levée 
Je vois la Chère Eprouvée 
Qui n'en rayonne que mieux 
Dans sa pâleur ravivée. 
Et ce m'est délicieux 
Comme l'aube de la lune 
Aux voyageurs de fortune !
C'est le plus doux des visages 
La lampe des Vierges sages 
Brûle avec cette douceur. 
Esprit des pèlerinages, 
Voix de mère et coeur de soeur ! 
J'ai donné ma vie à Celle 
Dont la pâleur étincelle !